Benoit à Fécamp

En 2015, la ville de Fécamp propose à Benoit de faire une animation pour le marché de Noel. Il tombe immédiatement sous le charme de la ville et décide que c’est à Fécamp qu’il souhaite mettre en œuvre son projet professionnel d’ouverture d’un magasin de costumes et farces & attrapes. Il revient pour nous sur son parcours et sur les nombreux projets qui se profilent suite à son emménagement.

Depuis quand étiez-vous sur la région Parisienne ?

Je suis arrivé à Paris à l’âge de 16 ans. J’avais quitté ma Picardie natale avec la volonté de vivre de ma passion, le spectacle. J’exerce le métier de clown depuis plus de 20 ans. Mon métier m’a emmené dans beaucoup de villes de France ; Toulouse, Lyon etc. Pendant un temps, j’ai vécu à Soisson et je faisais des allers-retours vers Paris. Il y’a quelques années, suite aux agissements d’un propriétaire peu scrupuleux, je me suis retrouvé à la rue. J’y suis resté trois ans jusqu’à ce qu’une maraude me dirige vers un centre d’hébergement d’urgence puis que je sois pris en charge par Emmaüs. Après les années de galères, Emmaüs m’a permis de me poser dans un CHU du 1er arrondissement. C’était très confortable d’avoir sa propre chambre, avec une salle de bain.

Qu’est-ce qui vous a décidé à quitter Paris?

En 2014, un ami magicien me met en relation avec la mairie de Fécamp qui recherchait une personne pour faire une animation sur le marché de Noel. J’ai été programmé sur 4 jours non consécutifs, mais je ne voulais pas faire l’Aller-Retour à Paris entre chaque date car les billets de train revenaient chers. La personne de la Mairie a proposé de m’héberger. Durant mes jours Off, j’ai découvert la ville et j’en suis tombé amoureux. J’ai ressenti quelque chose que je n’avais jamais ressenti ailleurs. J’ai dit à la personne de la Mairie qui m’hébergeait que j’allais venir m’installer à Fécamp. Au début, il ne me prenait pas trop au sérieux, ça le faisait sourire, mais par la suite il m’a soutenu dans mon projet. Aujourd’hui on se voit régulièrement, je le considère comme un ami. Au départ, je me suis focalisé sur la construction d’un projet professionnel pour m’installer à Fécamp. Je voulais ouvrir un magasin de costumes et de farces & attrapes. J’ai exposé mon projet à ma conseillère pôle emploi à Paris. Elle m’a inscrit à un stage pour apprendre la gestion d’entreprise. J’ai commencé à effectuer les démarches pour ma création, j’ai monté un projet. J’ai rencontré la Maire de Fécamp à qui j’ai proposé des animations et qui m’a soutenu. Après cette première expérience du marché de Noel, j’y suis allé régulièrement pour des animations. J’ai également monté un dossier de financement et trouvé un local à Fécamp. J’étais accompagné par la BGE au Havre qui finance des projets de création d’entreprises. Je faisais des Allers-Retours entre Paris et le Havre une fois par semaine, j’étais très motivé. Mon dossier est passé en commission et a été accepté sous réserve que je trouve une banque à Fécamp pour me soutenir. Les banques n’ont pas voulu, mon projet n’a pas pu aboutir. Après 3 ans pour monter un dossier, cela a été un vrai coup dur, j’étais très déçu. C’est là qu’on m’a parlé de Nouvelle Ville Vie Nouvelle.

Comment avez-vous connu NVN ?

C’est mon assistante sociale qui m’en a parlé quand elle a vu combien j’étais déçu que mon projet n’ait pu aboutir. Je n’ai même pas réfléchi, je me suis engouffré dans cette proposition d’accompagnement. Si c’était ma porte de sortie pour quitter Paris, il fallait que je fonce. Même si je suis reconnaissant à Emmaüs de m’avoir offert un toit, après quelques années, j’avais l’impression d’être en cellule, un toit, trois repas par jour, pas d’espace pour cuisiner, pas de visites, j’avais besoin d’avoir mon propre chez-moi. Le 17 Mai est une date gravée, que je n’oublierai jamais. C’est le jour de mon premier rendez-vous chez NVN et ça a changé ma vie. Les choses sont allées très vite. J’ai fourni les papiers demandés, on a fait une demande de logement et j’ai rapidement obtenu une proposition de logement par Habitat 76. L’association m’a accompagné pour la visite, je n’ai pas hésité une seconde, j’ai dit oui et le logement m’a été attribué. Personne n’y croyait de voir la vitesse à laquelle les choses se sont faites. Le bailleur a effectué des travaux de rénovation dans l’appartement et j’ai pu emménager.

Comment s’est passé l’installation ? 

NVN m’a aidé dans mes démarches de déménagement. Par exemple, on est allé ensemble chez l’assureur à Fécamp pour l’assurance habitation avant la signature du bail. Ils ont fait une demande de FSL pour le dépôt de garantie. J’ai obtenu un prêt que je rembourse petit à petit. Pour le mobilier, j’ai obtenu une aide de mon collecteur retraite AG2R. Mon ami de la mairie m’a également dépanné de couverts, plaques électriques etc. Les premiers mois, c’était un peu le camping, je dormais sur un matelas pneumatique. Mais avec l’aide d’AG2R, j’ai pu me meubler et je me sens bien chez-moi. J’ai un appartement de 48m² avec une chambre, un salon, une salle de bain, une cuisine et même un balcon. Quand j’ouvre ma fenêtre, j’ai vue sur la nature, les arbres. Les espaces verts sont très bien entretenus. Je suis à 10 minutes à pied du front de mer, je m’y promène régulièrement. Lorsqu’il y’a du vent, parfois, l’odeur d’iode remonte jusqu’a chez moi.

Comment vous sentez- vous à Fécamp ? 

Je suis heureux et je suis aussi fier d’être arrivé à mener à bien mon projet. L’hiver quand il fait froid, je ne peux pas m’empêcher de penser aux gens qui sont dehors ou à tous ceux qui dorment dans leur voiture parce que même s’ils travaillent, ils ne peuvent pas se payer de logement. La première fois que j’ai bu un café à Fécamp, je pensais que le serveur s’était trompé de prix. A Paris, c’est trois fois le prix pour un café, pour manger, pour se loger, c’est trop cher. De toutes façons si on me proposait le même logement, au même prix, à Paris, je n’irais pas. Il y’a trop de stress. Paris je n’en pouvais plus. Les attentats du Bataclan m’ont traumatisé, je ne sortais plus, j’ai eu un blocage. Entre le stress et la pollution, je n’en pouvais plus. Si j’étais resté, j’aurais fini par craquer. Ici, quand on veut traverser la rue, les automobilistes s’arrêtent et vous laissent traverser avec un grand sourire. Les gens vous croisent et vous disent bonjour. A Paris si j’avais commencé à dire bonjour dans la rue, les gens se seraient dit, « mais qu’est qu’il veut celui-là ? » Fécamp est une ville de marins, la mentalité est différente. Les gens prennent le temps de vivre, de vous écouter. Pour rien au monde, je ne quitterais Fécamp.

Et côté professionnel ?

Quand je suis arrivé, j’ai travaillé au chapeau sur le front de mer. J’ai retrouvé des gens qui se sont souvenu de moi car j’avais fait le marché de Noel trois ans de suite.
J’ai eu des contacts pour des anniversaires chez des particuliers, pour des arbres de Noel, des animations avec la ville de Fécamp. Des gens m’ont même demandé de venir pour une prestation à Rouen. Habitat 76 m’a proposé une animation pour les jeunes du quartier à Pâques.
J’ai également un projet de création d’un atelier de sculptures de ballons avec la MJC de Fécamp. Je fais des personnages de dessins animés en ballons : Homer Simpson, Maitre Yoda etc. Ce type d’ateliers permettrait aux gamins de développer leur dextérité, leur mémoire, leur intellect etc. Je suis en attente pour le moment, mais ça me plairait beaucoup de le faire. Avec ma conseillère pôle emploi, on est également en train de mettre en place le dossier pour la création d’une société d’événementielle. Je n’ai pas oublié mon idée de magasin.

Quels conseils donneriez-vous aux personnes qui sont tentées par un déménagement ?

J’ai déjà orienté quatre personnes chez vous. J’ai donné les coordonnées de NVN et de la personne qui a géré mon dossier. Je leur ai expliqué que pour moi c’était super rapide. Je vous ai fait de la pub. Par exemple, j’ai rencontré une dame en vacances à Fécamp. Elle était sur le point de se séparer, elle voulait aussi venir à Fécamp, je lui ai donné vos coordonnées.